Critique littéraire n°16 : Profanation, Jussi Adler-Olsen (2014)
Profanation,
Jussi Adler-Olsen, 2014
Carl
Morck, le chef du département V, spécialisé dans les cold case, découvre sur
son bureau le dossier d’un double meurtre datant de 1987 impliquant des fils de
bonne famille et dont l’enquête avait été rapidement bouclée après les aveux « spontanés »
de l’un des leurs, le plus pauvre d’entre eux... Accompagné de son assistant
syrien Assad, Carl Morck reprend alors l’enquête qui le plonge dans le cercle
fermé des milieux d’affaires et lui fera découvrir les secrets les plus
nauséabonds de la haute bourgeoisie.
Cette
deuxième enquête du département V, qui suit le premier tome à succès intitulé Miséricorde,
est une réussite implacable. Tout comme pour son prédécesseur, l’atmosphère est
très sombre et violente et je trouve d’ailleurs que Profanation a été
plus difficile à lire que Miséricorde, car certaines scènes étaient
particulièrement gores. L’on est propulsés chez les plus riches danois avec des
personnages pourris jusqu’à la moelle qui aiment humilier les faibles. J’ai
trouvé que cette peinture, poussée à l’extrême, de la domination des riches sur
les pauvres, représentait assez bien notre société actuelle et nous renseigne
sur le contexte social et politique danois. L’enquête de Carl Morck est
haletante, très bien rythmée et l’on a beaucoup de mal à s’en détacher. Le roman
est conséquent mais ne souffre d’aucunes longueurs et l’on en apprend un peu
plus sur les enquêteurs, le cynique Carl Morck et le mystérieux Assad. De plus,
un nouveau personnage, Rose, se joint à eux et l’on a hâte de suivre les
prochaines aventures de ce désormais trio. Si je devais qualifier ce roman en
deux mots, je dirais qu’il est merveilleusement terrifiant car il nous happe
dans un univers plus que sanglant qu’on ne peut absolument pas lâcher.
Si
vous aimez les polars qui vous rendent accro, au rythme haletant, aux
personnages bien écrits et à l’atmosphère un poil sanguinolente, je vous conseille
absolument Profanation !
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