Critique littéraire n°1: After, Anna Todd (2014)

After, Anna Todd, 2014



Attention spoilers


        « Beaucoup de bruit pour pas grand-chose », voilà ce qui pour moi caractériserait cette série de romans. Un succès énorme a accueilli After, qui n’est pourtant qu’une histoire vue et revue, surtout dans le domaine de la fan-fiction. En effet, l'on trouve peu d’originalité dans cette « intrigue » qui raconte l’histoire d’amour entre Hardin, un mauvais garçon sombre, et Tessa, une petite fille sage, coincée et timide fraichement débarquée de sa petite banlieue.

        Avant de parler, j’ai lu les cinq tomes, afin de me forger un avis construit et concret. Cinq tomes c’est long. Et pour en faire autant, l’auteure aurait dû d’abord avoir quelque chose à dire. Car au fil de ces cinq volumes, l’histoire de base ne fait que s’étirer sans rythme et arrive à une conclusion bien trop prévisible et ne collant pas avec la personnalité du personnage d’Hardin.

         L'histoire a cependant un rythme, mais un rythme répétitif, lent, ennuyeux et si banal : Tessa et Hardin se détestent puis un événement fait qu’ils s’apprécient alors ils couchent ensemble puis pendant un court moment tout va bien avant qu’un élément ne vienne à nouveau perturber le cours des choses et ainsi de suite. De plus, l’écriture est banale, sans style quelconque et quelques traductions m’ont semblée maladroites.

         Notons aussi le manque de crédibilité de l’histoire. Tout arrive à la même personne (Tessa) ou à son entourage, la drogue, le viol, l’abandon parental. Et ce personnage entre dans le monde du travail d’une façon totalement irréaliste car Tessa rejoint le cercle fermé de l’édition d’une façon totalement miraculeuse et impossible.

         Un autre point qui m’a gêné et sur lequel j’aimerai m’attarder quelques peu : le sexe. Comme selon les enseignes le livre n’est pas toujours qualifié comme érotique, je me permets de critiquer la vision donnée de l’érotisme dans ces romans. Personnellement je trouve que le sexe est ici dépeint trop salement et trop crûment. Mais c'est surtout l'image de soumission, d’animalisation, d'objectification de la femme qui me gêne énormément, à laquelle l'on ajoute la romantisation des relations toxiques ce qui est plus que dangereux.. Mais il est vrai que si nous retirions toutes les innombrables scènes de sexe de la série, il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent.

        After c’est donc long, ennuyeux, inintéressant, prévisible, inutile et ordinaire. J’y ai cependant décelé trois qualités : les références littéraires à Anna Karénine ou encore Orgueil et Préjugés ; le fait que ça fasse lire les jeunes ; enfin la façon que l’auteure a de terminer tous ses romans avec une « bombe » qui fait que malgré la lenteur du livre que nous venons de lire, nous avons envie de commencer le tome suivant.

Mais à part ça, After, c’est, comme le disait Shakespeare, beaucoup de bruit pour rien



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