Critique littéraire n°23: Nous, Louis, Roi, Eve de Castro (2017)
Nous, Louis, Roi, Eve de Castro, 2017
A l’été 1715, à presque
soixante-dix-sept ans, Louis le Grand se meure. Une bête affamée, la gangrène,
ronge sa jambe et l’Europe a parié qu’il ne passerait pas le mois d’août. Il
lui reste dix-sept jours et dix-sept nuits pour faire tomber ce masque de
monarque absolu qu’il porte depuis plus soixante ans, pour retrouver l’homme qu’il
est et pour faire face à sa vie, à ses gloires comme à ses défaites et à ses erreurs.
Dans ce poignant face-à-face avec lui-même, nous découvrons celui qui, s’étant
voulu Dieu, se redécouvre homme au soir de sa vie.
Ce petit roman nous plonge, à travers
un récit à la première personne, dans les pensées de Louis XIV dans les
derniers jours de sa vie. A la lecture des premières pages, j’étais assez
sceptique car je craignais de lire un récit presque hagiographique sur la vie
du Roi-Soleil, sans aucune analyse de son règne. Heureusement, le roman m’a
donné tort car le Louis XIV mourant dépeint par Eve de Castro observe sa vie de
roi avec un œil tout de même assez critique, même s’il se dédouane de la
responsabilité de certains actes, comme la destruction de l’abbaye de
Port-Royal, au profit de divers cardinaux.
La lecture de ce livre était très
agréable. L’écriture est belle, le récit est juste, profond, et offre une
réflexion intéressante sur la fin de vie et le fait d’approcher de la mort tout
en en étant parfaitement conscient. J’apprécie particulièrement l’écriture d’Eve
de Castro qui a également écrit l’un de mes romans préférés, Le Roi des
Ombres. Elle travaille beaucoup pour écrire ses romans et cela se sent
également dans Nous, Louis, Roi dont les références sont très pertinentes.
Je conseille ce petit roman qui est
juste et très agréable à lire. Il peut également être une belle entrée en
matière pour qui veut découvrir l’histoire de Louis XIV.
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