Critique littéraire n°22 : Peau d’homme, Hubert et Zanzim (2020)

Peau d’homme, Hubert et Zanzim, 2020



            Bianca, une jeune fille de bonne famille dans l’Italie de la Renaissance, atteint l’âge de se marier. Comme le veut l’usage, ses parents lui trouvent un fiancé parfait – pour eux – : un riche marchand, Giovanni, plaisant, jeune. Mais Bianca rechigne à épouser un homme qu’elle ne connait pas. Mais c’était sans compter le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations qui lui est révélé par sa tante : une peau d’homme. Bianca la revêt et, devenue Lorenzo, elle profite de tous les avantages d’un jeune homme séduisant en pleine Renaissance. Visitant incognito le monde des hommes, elle apprend à connaitre son fiancé dans son milieu naturel mais elle s’affranchit également des normes de genre et des limites imposées aux femmes, découvrant ainsi l’amour et la sexualité…

 

            J’ai eu un réel coup de cœur pour ce roman graphique. Cette fable historique qui critique la morale et les incohérences de la Renaissance agit également en miroir de notre société, posant des questions sur la sexualité et le plaisir des femmes, questions encore bien trop taboues de nos jours. Ce roman aux graphismes magnifiques se dévore terriblement rapidement. Avec un ton à la fois subtil et très juste, les pages nous offrent un nouveau regard sur cette époque passée sur laquelle on croit tout savoir – ce qui est faux – mais aussi sur la nôtre, en nous invitant à nous questionner sur les mœurs, la sexualité, la morale… toutes ces choses qui nous paraissent innées mais qui ne sont que construction sociale. Cet ouvrage est extrêmement pertinent pour traiter de ces questions, chez un public averti ou non, et je ne peux que le conseiller ; il ne pourra que vous ravir.




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