Critique littéraire n°28 : A la folie, pas du tout, MJ Arlidge (2020)

 A la folie, pas du tout, MJ Arlidge, 2020

 



            Tout juste sortie de prison, la commandante Helen Grace est confrontée à de nouveaux adversaires sans pitié. A sept heures du matin, sur une route de campagne, une femme est retrouvée morte, tuée par balle. Deux heures plus tard, c’est un pharmacien qui est tué de sang-froid selon le même mode opératoire. Quel mobile anime ces tueurs qui semblent agir au hasard ? Alors que toute la population de Southampton devient à la fois suspecte et potentielle victime, Helen Grace n’a pas de temps à perdre : elle doit absolument découvrir rapidement les motivations des assassins avant que la journée ne se termine en bain de sang. Seule certitude : les meurtriers sont déterminés à finir leur macabre besogne.

 

            [Si vous n’avez pas lu les enquêtes d’Helen Grace, il est possible que cet article contienne des spoilers]. Cet opus relate la septième enquête de la commandante Helen Grace (j’avais fait une critique du premier volume, Am Stram Gram), revenue depuis peu au commissariat de Southampton après avoir été injustement emprisonnée. Ce roman a une particularité par rapport aux précédents, car il se déroule sur une seule journée. L’intrigue suit donc un rythme effréné, ne laissant aucun répit au lecteur comme aux policiers. Le format habituel des romans de MJ Arlidge, avec des chapitres très courts qui s’enchainent vite, est donc parfaitement adapté à cette chasse à l’homme de vingt-quatre heures.


            Comme dans les précédents volumes, l’enquête est efficace, bien ficelée et bien menée, et j’apprécie toujours autant l’alternance de points de vue à chaque chapitre, entre les victimes, les tueurs et les différents membres de l’équipe d’Helen Grace. De plus, ce roman nous permet de connaitre un peu mieux la personnalité d’Helen, et laisse entrevoir sa fragilité, que l’on percevait depuis quelques tomes, sans lui faire perdre sa hargne et sa détermination. Je remercie l’auteur d’avoir pris en compte l’état mental d’Helen après sa sortie de prison, et de ne pas l’avoir juste remise en selle comme si rien ne s’était passé. C’est toujours un plaisir de lire les aventures d’Helen Grace et d’entrer dans l’univers sombre de l’auteur, qui ne cesse jamais de nous surprendre avec ses meurtres toujours plus sanglants les uns que les autres.

 

            Cependant, j’admets avoir eu un léger sentiment de lassitude à la lecture de ce roman, qui avait quelques redondances avec les précédents tomes. Même s’il s’agit du fil rouge des intrigues depuis le premier opus, il commence à être peu crédible d’imaginer que sept tueurs en série des plus cruels, défrayant les chroniques criminelles des médias, aient pu sévir en si peu de temps dans la même ville. J’ai eu l’impression d’un essoufflement de l’histoire, tant au niveau de l’enquête en elle-même qu’au niveau du personnage d’Helen, et je me demande de quelle manière l’auteur, dans le prochain opus, arrivera à se réinventer et à donner un nouveau souffle à notre commandante de la police de Southampton qui n’évolue pas trop depuis le début de la série.

 

            Malgré cette petite pointe de critique, j’étais contente de retrouver Helen Grace dans ce roman qui reste haletant, et j’ai hâte de me procurer le prochain tome !





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