Critique littéraire n°12 : Am Stram Gram, M. J. Arlidge (2016)

Am stram gram, M. J. Arlidge, 2016

            Amy et Jake, qui revenaient d’un concert en stop, se réveillent pris au piège au fond d’une piscine désaffectée dont ils ne peuvent s’échapper. Privés d’eau et de nourriture, au milieu de nulle part, sans aucun moyen d’être secouru. A côté d’eux, seulement un portable et un revolver. Une seule balle dans le pistolet et un message sur le portable : « vous devez tuer pour vivre ». Les jours passent, dans la faim, la soif, l’angoisse, les excréments. Puis vient l’issue fatale. Et les enlèvements se répètent. Helen Grace, solitaire commandant de police, patauge dans cette enquête dont les victimes ne semblent avoir aucun lien entre elles. Elle reste cependant persuadée que les survivants détiennent la clef de l’énigme. Et rien ne sera plus terrifiant que la vérité.

            Grande amatrice de polars, j’aime quand ceux-ci ont un rythme tellement haletant qu’on ne peut plus décrocher. Celui-ci en est un des meilleurs exemples que j’ai lus depuis longtemps. L’intrigue vous prend aux tripes dès les premières pages. L’atmosphère du roman est noire, pesante. Le livre nous plonge dans les tréfonds les plus sombres de l’âme humaine et aucune miette de l’action n’est prévisible, l’on se prend une claque presque à chaque fin de chapitres. Ceux-ci sont d’ailleurs très courts, ce qui donne du rythme au roman et nous appelle à toujours aller plus loin dans la lecture ; l’on a tellement envie de savoir que l’on ne peut pas s’en empêcher. A l’inverse, j’apprécie également ce format de petits chapitres car il est pratique, il permet de facilement déposer le livre lorsque l’on y est obligé. Car, généralement, une fois le roman refermé, l’on n’a qu’une envie : y retourner. De son côté, l’écriture de l’auteur est incisive, tranchante, elle ne s’embarrasse pas de fioritures et va droit au but pour taper là où ça fait mal. Enfin, le dénouement est profondément bouleversant.

L’on ne ressort donc pas indemne de cette lecture angoissante mais surtout terriblement excitante.