Critique littéraire n°7 : Attentat, Amélie Nothomb (1997)
Attentat,
Amélie Nothomb, 1997
Cinquième roman
de l’auteure Amélie Nothomb, Attentat relate le parcours d’Epiphane Otos,
un homme dont la laideur monstrueuse est compensée par son esprit aiguisé. L’œuvre
raconte l’amour que porte Epiphane, souvent surnommé Quasimodo, à Ethel, une
comédienne d’une beauté renversante. Histoire d’amour, critique de la société,
dissertation sur la notion de norme… ce roman à multiples facettes est marqué
par la plume unique d’Amélie Nothomb et par son cynisme légendaire qui rythme
la lecture.
Première œuvre d’Amélie
Nothomb que je lis, ce roman me laisse partagée et perplexe. L’auteure a un
style d’écriture incroyable et indéniable, avec un vocabulaire riche, peu
commun et parfois même dérangeant. L’histoire en elle-même est originale :
il est rare de voir un personnage principal laid, aigri et même antipathique. Le
talent d’Amélie Nothomb réside d’ailleurs dans le fait que le lecteur finit –
avant de lire la scène finale – par s’attacher un petit peu à ce personnage qui
pourtant n’a rien d’appréciable. Le thème de l’amour est également extrêmement
bien traité par l’auteure. La romance n’est pas mièvre puisqu’elle n’est pas
réciproque ; au contraire, elle est forte, brute, presque pure. Enfin, le
dénouement du roman, inattendu et presque imprévisible, fait des dernières
pages une surprise qui retourne le lecteur.
Malgré ces
points très positifs, je ne peux cependant m’empêcher d’être dérangée par
différents aspects du roman. L’amour d’Epiphane pour Ethel ne m’a pas semblé
beau, je n’ai pas trouvé que le roman était une belle déclaration d’amour,
contrairement à ce que certains lecteurs avaient donné comme avis. Epiphane
voue une véritable obsession pour Ethel, parfois à la limite de la perversité
sexuelle qui ne peut que mettre mal à l’aise. Peut-être était-ce là l’un des
buts de l’auteure, à savoir déranger le lecteur, mais je n’ai pas apprécié le
malaise que j’ai ressenti tout le long de ma lecture.
Ainsi, si les qualités
rédactionnelles d’Amélie Nothomb et l’originalité de l’histoire sont
indéniables dans Attentat, le sentiment de malaise qui m’a habitée
durant toute ma lecture a fait que je reste mitigée face à ce roman qui me
laisse donc partagée et perplexe.
Commentaires
Enregistrer un commentaire